Maman en congé parental, au travail, au chômage ou en formation: j’ai tout testé!

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La vie nous réserve des surprises. Certains y voient le destin, d’autres des opportunités… Il y a aussi des coups durs qui nous font progresser et mûrir. Ces coups durs, une fois que nous les avons vécus, gérés et digérés restent des coups durs mais laissent aussi une trace de volonté et de caractère: on avance coute que coûte parce qu’il le faut bien. Question de survie.

Mon congé parental, je l’ai choisi. En mon âme et conscience, je voulais découvrir ma fille, prendre le temps, ce temps que la société ne nous permet que peu, je voulais me dédier à mon nouveau métier de mère. J’étais persuadée à l’époque d’avoir besoin de cela parce que quel changement de devenir maman! J’avais beau être contente d’être enceinte, je l’ai vécu comme un état comme certains qui se sentent malades ou en forme, aucun impact psychologique! C’était une donnée physique et basta. Ce congé parental, je ne le regrette pas même s’il a été dur par moment: comment se définir quand on ne travaille pas, comment se définir quand la première question quand vous rencontrez quelqu’un est « Et tu fais quoi dans la vie? ». Donner un sens. Grand début du travail intérieur! Je dois être honnête aussi: avec ma fille qui n’a pas fait ses nuits jusqu’à neuf mois, j’aurais été incapable de retourner au travail. Je fus loin de me tourner les pouces quand même (conseils ici). Pâtisserie, veille sur mon métier, bloguer, courir et bien sûr accompagner ma fille ont rythmé ce congé loin de tout repos. Je me suis mis une forme de pression sociale, faire quelque chose en plus que d’être « au foyer » mais ce fut aussi un temps positif pour moi. C’est pour cela que je l’ai bien vécu (c’est même formidable). Du temps pour réfléchir à la suite de ma carrière, au refus du rythme « métro, boulot, dodo » mais entre ce qu’on veut et ce qu’on peut, il y a de la marge parfois…

portage

C’est ainsi que je suis retournée au travail. Au lieu d avoir des RTT, j ai demandé les 35 heures sur la semaine. Avec mon heure de transport, je ne voulais pas rentrer fatiguée tous les soirs. Garder la pêche pour la seconde journée de travail! J’étais prête pour retourner au travail. Il y a un délai pour prévenir l’employeur par lettre recommandée, un mois. J’ai oscillé pendant ces 30 jours entre la volonté et l’angoisse de moins partager avec ma fille. Mais comment faisons nous pour accepter de les voir si peu? Ma fille a tout compris: elle à la crèche, moi au boulot… Simple l’équation. Premier soulagement. Côté organisation, ça rigole moins. D’emblée il y a plus de communication avec super-papa-chéri pour les courses, les repas et l’emploi du temps (tu es bien loin de tes débuts d’amoureux où tu parles ciné, bars, concerts ou week-end!). D’emblée on anticipe plus. On rajoute une check list histoire de rien laisser passer. On espace les soirées filles, on ne suit plus sa série TV (c’est fini Lost?)…. Une fois installée à mon poste avec des collègues accueillants, un rythme repris… C’est là que tu comprends mon intro… Le mot est murmuré. Licenciement économique. Tant de questions arrivent. Les maux de crâne et quelques insomnies ne sont pas loin. Les modalités horaires vont elles être possibles ailleurs? Je vais devoir faire mes preuves et donc rester tard car le présentiel est d’or dans notre culture… Nouvelle remise en question sur ce que je veux. Être bien dans la vie, son corps  et sa tête et en famille.

Mon bureau va rester vide....

Licenciée. 10 ans d expérience dans cette boite. Je ne le prends pas mal, je me suis même portée volontaire. Contexte économique et non personnel. Une page qui se tourne. Un premier tome qui s’achève même. Je rencontre pour la première fois Pôle emploi et malgré moi je pense que je suis tombée bas. Processus d’acceptation sans doute. Aucun jugement de valeur sur les chômeurs. J ai repris le rythme du congé parental entre les gâteaux et le sport (logique!) et bien sûr des activités avec ma fille. La seule différence avec le congé parental: l’angoisse et le stress de ne pas trouver de boulot. Mais le bonheur de retrouver du temps et ma fille! Dilemme! Je cherche, je postule, jour un, deux, trois et ainsi de suite. Je me rends compte que malgré le « super CV » (merci mes amis de me rassurer!) personne ne m’attend. 300 personnes postulent aux mêmes offres que moi sur linkedin. Réalité. Mais j’ai décidé que c’était le moment de forcer le destin. Une chance à trente ans de se renouveler. Une chance de faire muer la chenille que je suis peut-être, en espérant que je ne me sois pas trompée et que je sois en réalité un ver de terre! Qui a toute son utilité par ailleurs!!

Voilà donc que j’entre en formation pour obtenir une double compétence. À nouveau, je vois moins ma fille. À nouveau, je n’ai plus de temps pour moi. C’est pire que le travail même: horaires figées, pauses imposées (vs quand tu as besoin), création de notre projet professionnel sur le temps personnel, pas de tweet pendant la formation… J’ai l’impression que la vie m’échappe. Ma fille va bien. Elle a encore une fois bien géré la transition. C est une étrange sensation car je l’ai choisi ce changement de vie. Je n ai pas le choix que de me reposer vraiment sur super-papa-chéri pour tout ou presque. Il faut que je lâche du leste sur la maisonnée moi qui était « au taquet ». Accepter de ne plus gérer les courses, les repas… J ai du mal à ne plus participer et en même temps, je suis sur mon projet jusqu à 23h. On ne peut pas être partout. Et ma fille? Mis à part une séance chatouille et la lecture du soir avant le dodo, j’ai l’impression qu’on n’est plus en harmonie. En fait je ne suis pas en harmonie avec moi, ce que je veux comme rythme de vie. Avec super-papa-chéri c’est pareil, un bisou le matin, un appel à midi et un bisou de « bonne nuit »…. Le week end est de trois jours non? Comment tout caser? J’ai l’impression d’avoir limiter et prioriser déjà mes activités. Je ne veux pas faire moins. Supprimer ce blog? Non. Même s’il me prend du temps, c’est une bouffée d’oxygène. Mieux que de rester les fesses sur le canapé à zapper. J’ai la solution: accepter ces contraintes temporaires parce qu’après demain, ce sera mieux.

Quand le mal de crâne arrive...

Je me demande si j’aurais la même sensation si je ne m’étais pas arrêter de travailler et que je n’avais pas connu cette qualité de vie, celle où tu as le temps de prendre le temps. Celle qui me donne la direction d’où je veux aller, la barre est haute!

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13 commentaires Ajoutez le vôtre

  1. Je comprends ton questionnement. Pas évident de tout gérer mais c’est une phase qui ouvre de nouvelles pistes et de nouvelles possibilités. Souvent dans les carrefours de la vie, après la période difficile pendant laquelle on se demande « mais pourquoi je m’accroche à ça…et si? et si? », quand arrive le positif, les fruits de nos efforts, on se sent fière d’avoir traversé tout ça.
    J’ai perdu mon boulot en début de congé de maternité, j’ai vécu ça comme une drame, depuis je me dis que c’était une chance. Sans ça, je n’aurais pas envisagé de m’expatrier,de changer de vie. Ceci dit, à quelques semaines de la reprise du boulot, j’ai très peur aussi de manquer des moments clés avec ma fille. Mais il y a aussi notre parcours plein de richesse qu’on pourra leur raconter plus tard, en leur montrant que l’on peut toujours rebondir même si on doit un peu en payer le prix.

    1. theworkingmum dit :

      Tu as bien raison! J’aime bcp comment tu tournes les choses 🙂 Bonne reprise à toi! Je suis sure que tu vas assurer!

  2. Pas facile de s’organiser. Garder en tête que c’est temporaire. Tout est temporaire, de toute façon. Bizz et bon courage !

  3. Merci pour ton témoignage ! Moi je suis en congé parental et je viens de décider de passer des concours. Il est grand temps que je change de voie, que je prenne ma vie future en main. Je te souhaite de réussir dans ce que tu as entrepris!

    1. theworkingmum dit :

      Merci! Tout pareil pour toi 🙂

  4. La Casa de Mamá Chronique dit :

    Bon courage pour ce nouveau virage. Je te souhaite une belle réussite.

  5. Lucky Sophie dit :

    Plein de bonnes ondes alors ! C’est très courageux de ta part d’être partie en formation, je crois que je ne pourrai pas retrouver des bancs d’école !

  6. pomdepin dit :

    Bon courage, c’est juste une étape pas forcément agréable, mais ce qui compte, c’est la suite!

  7. malise dit :

    Voilà. Je suis en plein dedans… Pas de licenciement économique à la clé, j’aurais préféré, mais une modification de mon poste qui ne me convient pas. Avec des horaires, des responsabilités, un environnement qui ne me conviennent pas. Mais seul un départ volontaire est possible, et je ne veux pas leur faire ce plaisir. J’ai peur, aussi, certainement parce que je sais bien tout ce que tu décris. Je ne suis pas prête au changement, même s’il le faudrait bien. Pour ma part je vais attaquer un bilan de compétences, qui débouchera peut-être sur une formation (mais je n’ai pas de projet, contrairement à toi). Affaire à suivre, on verra bien. En tout cas je te trouve très courageuse de faire tout ça, je t’envoie tous mes voeux de réussite (ce dont je ne doute absolument pas!) 🙂

  8. Bonjour,
    je viens de tomber sur ton blog en cherchant des blogs sur des expatriés vivant à la Réunion. J’ai donc parcouru le tien et je me suis reconnue à de nombreuses reprises. Je m’explique: quand mon copain m’a dit qu’il avait trouvé du boulot à la Réunion (lieu où il a vécu de sa naissance à ses 18 ans) je l’ai suivit. Je me suis pas posé de question. Je venais juste d’obtenir mon diplome d’ingé et je me suis dit qu’au lieu de chercher un premier emploi en métropole, je chercherai à la Réunion. J’ai sous estimé l’ampleur de tout se travail sur soi a réaliser quand on déménage loin… Alors voilà, ça fait maintenant 3,5 ans que nous sommes sur l’île et on pense revenir bientôt en métropole. Pourquoi? Parce que chercher du travail avec un bac +5 est difficile sur l’île (je n’ai travaillé que 1,5 ans sur les 3,5), le pole emploi en quasi permanence, les gens qui t’appellent la zoreys comme si tu n’avais pas de prénom et j’ai rencontré beaucoup (trop?) de créoles qui n’aiment pas les « zoreys ». Bref, perte de confiance en soi, et comme tu l’as si bien expliqué dans l’un de tes post, la routine! Retrouver des amis, faire son nid! Faire face à des problèmes jusqu’à là méconnu: vivre loin de sa famille, préparer son mariage métropolitain quand on vit à 10 000km, trouver un boulot qui nous plait, se faire des amis, s’adapter au climat, aux saisons (ou plutôt au fait qu’il n’y a pas vraiment de saison)…. Même si aujourd’hui j’ai de vraies amies, j’ai réussi mon mariage à Nantes, je cherche toujours qui je suis vraiment! Je n’ai toujours pas trouvé de travail qui me convient, et de devoir prouver que je comprend le créole et que je ne suis pas là pour faire bonzette lors d’un entretien d’embauche; j’en peux plus! Et j’en ai marre qu’on me prenne pour une touriste quand je me promène!!! Bref, on veut rentrer mais si cela signifie tout recommencer, même si mon mari chéri à un bon boulot ici. Même si sa famille ne comprend pas qu’on veuille lacher son boulot et la maison de fonction pour …. rien en fait!
    Enfin je te comprend quand tu dis encore tout recommencer avec ton travail, j’ai l’impression de ne faire que ça!!!
    COURAGE et merci, oui un grand merci de nous faire partager tes doutes, des réussites, tes avancées. ça me permet de me sentir moins seule.
    MERCI!

    1. theworkingmum dit :

      Bonne chance pour la suite! Plein de bonnes ondes, j’espère ne pas « casser du sucre » non plus sur la Réunion car j’ai tout de même bcp appris de cette expérience et elle reste une île magnifique!

  9. C est fou comme ton récit et ton parcours me parlent… congé parental (très court ici, j ai pété un cable et repris le chemin du bureau au bout de 4 mois), salariée, licenciement économique, culpabilité d etre au chomage, remise en question, reconversion vers ce qui a toujours été ce que je voulais au fond, formations… et au milieu de tout ça un deuxieme bébé qui vient se nicher… courage pour le lacher prise et les contraintes horaires, tu es bien placée pour savoir que ça ne dure qu un temps 😉

    1. theworkingmum dit :

      Merci de ton témoignage! Bébé deux dans tout ça!! Wahou!! T’es mon héroïne 😉

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